Bonjour à toutes et à tous
Novembre
Sur l’étang recueilli qu’un vol de cygne effleure,
Le deuil rouge des bois couche un linceul vermeil,
Et la caresse meurt du rapide soleil,
Triste comme un adieu, troublante comme un leurre.
L’aile du jour lassé se renferme avant l’heure,
Qui ferme sur nos fronts les ailes du sommeil ;
Et l’on voit se figer sur un miroir pareil,
La tristesse des cieux dans la source qui pleure.
Dans l’air flagellé d’or, le caprice du vent
Mêle la feuille morte au souvenir vivant,
Les fleurs de l’âme avec ce que les fleurs ont d’âme.
Vous que je vois pensive au bord morne des eaux,
En écoutant gémir la plainte des roseaux,
Rappelez-vous qu’un jour je vous aimai, Madame.
Armand Silvestre
Bonne journée